Trail du Val de Loue, le grand final
Voici le dernier récit de ce merveilleux et pluvieux week end.
Réveil difficile après une courte nuit. Je me suis réveillé de nombreuses fois dans la nuit, normal quand je suis en stress de compétition. Petit déj, il est 6h30, normal aussi, mais là je n'ai pas le choix (en plus je suis dans les derniers à me lever).
Je me mets en tenue et je regarde pas la fenêtre: changement tenue, il pleut et pas qu'un peut. deux couches pour pas avoir trop froid et un bon k-way go sport (y a que ça qui marche). pour le bas on s'en moque de toute façon je serais trempé et recouvert de boue. Alors ça sera cuissard et short.
Nous partons pour le site de départ. Nous retrouvons Anne- So, Valérie, Nathalie et Denis qui viennent pour faire mumuse sur le 34 km avec nous. Il sont tout frais, ce n'est pas notre cas.
Au niveau des sensations, es jambes sont dures mais le moral est bon. J'ai un peu de fatigue mais je suis motivé et concentré, j'ai l'occasion de signer une bonne performance alors je dois la prendre comme elle vient. Devant moi, il y a de très bons coureurs qui ont de l'expérience et qui vont vite. Ce n'est pas le moment d'essayer de jouer dans leur cour, par contre je vais essayer de jouer toutes mes chances dans la mienne.
Il y a beaucoup plus de monde que la veille. Nous sommes 600 (19 et 34km cumulés), et donc c'est plus difficile de se placer sur la ligne. Je fais un léger footing. Il y a 3 ou 4 kilomètres de plat au départ je m'en servirais pour l'échauffement (la course sera très longue).
Le départ est donné sous la pluie. On s'y attendait un peu. Je pense être bien placé alors je m'affole pas à vouloir doubler les gens. Surtout qu'ils peuvent être du 19km et donc ils iraient trop vite pour moi. Et je me doute à ce moment là que les tout premiers du combiné joueront également les premiers rôles de la course. Je n'ai pas assez de ressources pour jouer à ce jeu.
Alors nous arrivons au pied d'une côte qui fait déjà mal aux jambes (à peine 4 kilomètres de parcourus). Je monte en courant tout de même, mais en marchant par endroit, il faut bien penser à s'économiser. Arrivés en haut de la côte, la séparation entre le 19 et le 34km à déjà eu lieu. Ce qui est une très bonne idée, d'autant plus que la partie commune n'était pas bouchée à mon niveau donc ça va bien.
Au sommet unjoli single s'offre à moi (un régal) et à partir de là je me sens des jambes de feu. Alors je joue tactique et attaque la descente à un bon rythme, en me disant qu'aujourd'hui, je miserais sur ma technique en descente et monterais les côtes tranquillou.
Tactique payante en début de course, car je me sens serein, libéré et arrive à sauter de wagon en wagon.
Seulement au 13ème kilomètre voilà quelques centaines de mètres que nous nous amusons dans des tobbogans de boue tout en ligne droite. Et sur le dernier tobbogan je prends un peu trop de vitesse, et glisse sur une racine. Je tombe la tête la première dans la boue, en me cognant fortement le genou gauche, puis l'épaule droite et enfin la tête. Un peu sonné un concurrent me relève:
-"ça va? Tu sais où tu es?"
-"Euh je crois oui, dans la forêt"
-"...!?"
-"si, si c'est bon je fais une course vas- y merci, je ferais une pause au ravito un peu plus loin"
-"ok bon courage"
Le voilà qu'il file et moi qui est du mal à relancer la machine, mon genou me fais très mal. J'envisage un abandon. Je m'arrête au ravito.
-"c'est vous qui êtes tombé?"
Je suis couvert de boue de la tête au pied et lui réponds en rigolant:
-"je crois oui".
Je prends quelques minutes pour me ravitailler, je discute un peu avec les gens et repars. mon genou me fais encore mal. Et quelques mètres plus bas, une secouriste me dis:
-"C'est vous qui êtes tombé ? Tout va bien? Vous voulez que je regarde?"
-"Non merci, c'est juste un choc ça va passer".
Et me voilà à me demander si j'ai bien fais de refuser un soin. Bref, il me faut quelques kilomètres pour reprendre un bon rythme et oublier la chute. Une belle portions s'offre à moi, elle est parfaite pour se refaire la cerise. Single, et portions roulantes, nickel.
Un premier mur, mais quand je dis mur c'est mur. Je prends donc l'option de ne pas m'époumoner dans cette ascension et la monte vraiment tranquille.Un coureur du combiné portant un T- Shirt "TEAM INTERSPORT" me lance:
-"Eh, l'auxerrois! y a pas ça dans ton pays?" et là il me mets en gros sac, je ne le revois plus en quelques secondes. C'est bien le genre de réflexion qui a le don de m'agacer et de faire n'importe quoi par orgueil.
Bref, je cherche même pas à le suivre et garde mon rythme. Au bout de quelques kilomètres de descentes gentilles je me retrouve dans un monotrace où j'ia du mal à en profiter car j'ai un coup de moins bien et dans la boue c'est encore plus énervant.
Après ce passage délicat un nouveau mur, mais celui- ci est particulier. Car il est tellement raide, qu'il y a une corde pour s'aider à le grimper. Encore un moment difficile mais je ne m'énerve pas et monte à mon rythme. Je perds quelques places dans l'affaire mais impossible de savoir où j'en suis au général mais surtout est- ce que je suis toujours dans les 20 premiers du combiné.
Nous traversons une magnifique prairie digne des films d'Hollywood, pour rejoindre un sentier d'ordinaire roulant mais ce jour là difficilement praticable avec la boue et la fatigue qui commence à bien se faire sentir.
J'arrive au ravito, nous sommes au 23km. Je suis carbonisé, mes réserves sont vides. Donc tactique je prends mon temps pour me ravitailler à fond et j'envoie du gros après.
Je mange donc saucisson fromage, chocolats et autres aliments présents sur la table, quand je vois Anne- so qui arrive au ravito pour faire un arrêt express. Elle est alors 3ème féminine et je sais que la seconde est à quelques minutes. Alors Anne- So part direct. Je n'ai pas assez ravitailler pour la suivre. Germain arrive alors. J'ai dix minutes d'avance sur lui au général, et il a l'ai complètement cuit comme moi.
Après quelques minutes je pars, et demande à Germain s'il veut venir. Il part dans mon dos mais au bout de quelques mètres il s'arrête (je saurais plus tard que c'était pour vomir et en plus il était reparti en oubliant de faire remplir son camel). Je rejoins un groupe de dix coureurs dans lequel je mène rapidement l'allure. Nous sommes dans un single descendant et très technique, je me régal. Je sens comme une renaissance dans mes jambes, alors j'en profite.
Arrivés au pied de la descente, les amis coureurs me félicitent de l'allure imposée et décident de prendre un rythme soutenu sur la relance en faux- plat montant. Ils vont trop vite pour moi, je me mets en retrait en me disant que tant que je les ai en ligne de mire je suis bien.
Nous faisons face à un dernier mur que je passe facilement. J'aperçois Anne- So dans l'ascension mais elle semble envoyer fort et mes jambes sont douloureuses.
Arrivé en haut j'ai rejoins voire dépasser des coureurs qui étaient avec moi dans la descente.
Nous arrivons dans la portion finale qui est exactement la même que la nuit dernière lors du 20km. Alors à ce moment là, je tente de mettre un gros rythme, et heureux de voir que les jambes répondent.
Une dernière côte pour larguer les derniers camarades de course et filer tout droit vers l'arrivée. Cependant, cette portion n'est pas aussi simple que la veille car la boue la rend très délicate à travailler au niveau des appuis.
Quingey se profile, j'entends le speaker, et aperçois à ce moment là un concurrent avec un T- shirt "TEAM INTERSPORT" (vous vous rappellez!). Je lui met une tape amicale sur l'épaule et lui dis en rigolant:
-"j'ai pas autant de côtes comme ça chez moi, mais on sais courir longtemps!"
-"joli, tu as bien gérer. Je suis plein de crampes."
-"Bon courage, on se retrouve à l'arrivée. Elle n'est plus très loin."
-"Ok, merci".
Je le laisse à sa souffrance et poursuit mon effort. Je double un concurrent déguisé en Jules César (il faisait aussi parti du combiné). Puis une longue descente vers Quingey.
100 mètres, 50 mètres, 25 mètres et me voilà passer la ligne d'arrivée en 3h58 minutes. Je suis fatigué et couvert de boue mais en ayant le sentiment d'avoir très bien gérer cette course.
Je me ravitaille à l'arrivée, fais le débrief avec quelques concurrents et rejoins les ajaistes qui passent la ligne les uns derrière des autres.
Une bonne douche (froide évidemment), et un bon repas (pomme de terre et saucisse).
Un rapide coup d'oeil au classement. Anne- So finalement se place 3ème féminine et termine 4 minutes devant moi. Je me place 17ème du combiné sur cette course. Et avec l'addition des temps sur les deux courses, j'ai l'agréable surprise de voir que je termine à la 16ème place.
Voici le récit de ce fabuleux week end où tout était réuni pour que le souvenir soit génial.
Le prochain rendez- vous devais être le trail des croques chemins en auvergne mais comme je pars en vacances imprévues dans le sud de la France, je devrais courir un trail de 26 km (Signes trail endurance Salomon).